Planification écologique : des mesures trop timides


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Des mesurettes plutôt qu’une véritable planification écologique… Est-ce cela, l’« écologie à la française » ? Nous souhaitons à l’UNSA un véritable plan pour la transformation écologique et sociale de la France.

Le 25 septembre, le président de la République a détaillé les objectifs de la planification écologique qu’il retient pour le pays, dans une logique écologique qu’il veut « souveraine, compétitive et juste ».
Un bilan contrasté s’impose. Ainsi quand le locataire de l’Elysée dit vouloir baisser la dépendance au glyphosate de 30 %, on se souvient qu’en 2017 le même promettait qu’on en sortirait sous 3 ans…
Même les bonnes nouvelles comme le développement de treize projets de RER métropolitains, avec l’engagement « dès aujourd’hui » de « 700 millions d’€ de l’État » pour accompagner ces chantiers, sont en réalité une mesure déjà annoncée en novembre 2022.
Concernant le logement, pas d’interdiction des chaudières à gaz comme l’Elysée s’y était d’abord engagé.
C’est l’incitation qui est désormais retenue, avec le triplement de la production en France des pompes à chaleur d’ici à 2027.

Quant au leasing de véhicules électriques à 100€ par mois -en pré-réservation à partir du mois de novembre « pour les ménages les plus modestes », rappelons que 100€, pour nombre de ménages, c’est déjà trop.
Surtout, est-ce réellement éco-compatible quand on connait le kilométrage nécessaire pour qu’un véhicule électrique présente un meilleur bilan carbone qu’un véhicule thermique ?

Est-ce compatible avec un système de leasing de véhicules neufs allant de 30 000 à 60 000 km par contrat ?

Si Emmanuel Macron a affirmé vouloir passer de 60 % d’énergie d’origine fossile à 40 % d’ici à 2030, il n’a pas annoncé de date de sortie du pétrole ou du gaz, se concentrant uniquement sur le charbon.

Or ce dernier pèse moins de 1% des GES et la France n’a plus que deux centrales de ce type en activité. C’est le pétrole et le gaz fossile qui sont de très loin les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre.

En revanche, on peut saluer l’annonce -en attendant les actes- d’un inventaire des ressources minières dont la France dispose, en particulier le nickel et le cobalt, pour sécuriser l’accès aux matières premières de la transition énergétique.

Le président dit vouloir une « écologie basée sur la science et sur les résultats objectifs » qui prenne en compte la question du climat, de la biodiversité et des « ressources » (eau, matériaux, terres rares, etc.).

Mais que dire alors des préconisations des nombreux rapports du GIEC qui ne sont jamais ou presque retenues par les pouvoirs publics ?

L’UNSA prendra toute sa part dans la consultation pour la politique pluriannuelle de l’énergie (PPE) mais également dans le débat public sur l’éolien en mer et sur la « loi sur la production d’énergie ».

Encore faudra-t-il que le Président écoute réellement et ne fasse pas semblant d’entendre.

Car si Emmanuel Macron affirme volontiers que les objectifs vertueux de la planification écologique dépendront des comportements de chacun, qu’il s’agisse des consommateurs, des producteurs ou des financeurs, il sera d’autant plus crédible qu’il montrera lui-même le bon exemple.

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